La mort est un cheval de Wajdi Mouawad — Vik Hovanisian

Entreprendre une exploration en mise en scène d’un texte jamais encore publié ou monté de Wajdi Mouawad, La mort est un cheval (2002) qui s’inspire librement du mythe de Médée. Entourée d’une petite équipe artistique et technique, je veux explorer les possibilités scéniques de cette œuvre autour de la ligne dramaturgique « colère et féminin »


CRÉDITS

Vik Hovanisian Mise en scène | Angélique Willkie interprète rôle Emma | Neill Sochasky interprète rôle Pasteur | Sona Pogossian Conseillère dramaturgie & Mouvement | Laure Anderson Conception Lumière/Son | Joanna Gourdin Conception Scéno/Costumes | Armando Menicacci Conception Vidéo mapping | Clara Figuet Photo & Montage vidéo


Axe·s de travail abordé·s durant l’accueil : 

  • Entreprendre la première exploration/création en mise en scène centre autour de la ligne dramaturgique « colère et féminin » d’un texte de W.Mouawad : il s’agit ici d’outrepasser le verbe pour composer avec la coporalité. Durant ce travail, en sobriété et de concert une création techn(olog)ique étreindra et nuancera le jeu physique des interprètes. Profiter de l’expérience d’une équipe multiltalents pour explorer les possibilités scéniques portées par une création collective et interdisciplinaire.

VIK HOVANISIAN

Artiste multidisciplinaire franco-arménienne et canadienne, Vik Hovanisian conjugue et juxtapose dans le théâtre l’interdisciplinaire par une création qui transgresse les frontières des formes, langues et expressions. Née en Arménie, elle suit une formation d’acteur sous la direction d’E. Demarcy-Mota, puis au Conservatoire d’art dramatique de Paris, en parallèle à des études en droit et relations internationaux. De par ses langues/cultures des origines et celles acquises au gré de ses migrations et voyages, son travail est axé sur les formes qui questionnent les frontières et les identités multiples. Elle signe la mise en scène en préproduction de sa première œuvre théâtrale crée au Canada, au Théâtre français de Toronto en 2022. Entre 2022-24, elle complète des résidences de créations en écriture et mise en scène au Banff Centre for the Arts (Alberta, CAN), puis à l’École nationale de théâtre du Canada (Mtl, QC).
Elle joue au théâtre sous la direction notamment de Hervé Ilin (Suites en ré mineur), Dillon Orr (24H de création), Art Babayants (In Sundy Languages), Harry Thomas (One Night, Her Sweetness, 1000things in a virus), Daniele Bartolini (The Condominium, I&I, Spectators’ Odyssey), Peter Farbridge (Dirac). Au cinéma, on la retrouve dans Jeanne Devère (M.Bluwal), Une histoire de fou (R.Guédiguian), Pêche ta pomme (M.-C.Marcotte), Understood (V.Vasovic), Le rabbin d’Outremont (J.Herzsman).

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Entre nous sommes pris entre nous — Mille Feux

Ces deux femmes auraient pu ne jamais se rencontrer, mais elles sont devenues indispensables l’une pour l’autre. Les décennies ont passé et aujourd’hui, elles contemplent ensemble le vide. Alors que l’une le comble avec ses soliloques, l’autre conduit son quadriporteur sur la frontière de sa mémoire. Ensemble, elles sont au centre d’une spirale en mouvement où un chœur de six femmes convoque leurs souvenirs, leurs ancêtres, leurs aspirations, leurs déceptions et leurs souhaits pour l’avenir.  

À la fois drôle et touchant, ce spectacle est une véritable ode à l’amitié, une fresque humaine qui met en perspective les cycles de la vie et des générations, la vieillesse et l’entraide.


CRÉDITS

Création Marilyn Daoust et Gabriel Léger-Savard | Distribution Mireille Métellus, Ginelle Chagnon, Léa Noblet Di Ziranaldi, Sabrina Dupuis, Karina Iraola, Marie-Philippe Santerre, Gabrielle Surprenant-Lacasse et Natsumi Sophia Bellali | Doublures Marine Rixhon et Jessica Gauthier | Conseillère artistique Sophie Michaud | Assistance à la mise en scène, régie et direction de production Delphine Rochefort-Boulanger | Conception de costumes Marie-Audrey Jacques | Musique Robin Pineda Gould | Conception lumières Joëlle LeBlanc | Conception d’accessoires et conseil au décor Anne-Sara Gendron | Maquillages et coiffures Suzanne Trépanier | Direction technique et sonorisation Nicolas Jalbert | Assistance lumières Tristan-Olivier Breiding | Coaching voix et diction Luc Chandonnet | Responsable des réseaux sociaux Kim Benoit-Lapointe | Diffusion Yaëlle Azoulay (Agence Résonances) | Production Mille feux

Sur la photo: Mireille Métellus et Ginelle Chagnon – Crédit photo : Jeanne Castonguay-Carrière.

Soutien financier: Conseil des arts du Canada, Conseil des arts et des lettres du Québec et le Conseil des arts de Montréal

Partenaires: Théâtre Aux Écuries, Circuit-Est centre chorégraphique et le CSC – Centro per la scena contemporanea.


MILLE FEUX

Marilyn Daoust et Gabriel Léger-Savard se rejoignent autour du désir de porter un regard actif sur notre société et sur l’humain courant à sa perte. En arts vivants, il.elle croient primordial de miser sur l’expérience collective en jouant avec la charge viscérale, spatiale et allégorique des corps et des mots. Cet alliage qu’elle.il veulent novateur entre théâtre et danse, autant par la forme que par le fond, leur permet d’appréhender les multiples débalancements de notre époque en explorant les rapports entre l’intime et le collectif.

Leur première création conjointe a vu le jour sous le nom de  Le temps des fruits. Il s’agit d’un spectacle d’une grande beauté qui intègre sensiblement la danse contemporaine au théâtre et à la projection vidéo. On assiste à une performance où deux individus ouvrent des brèches en eux, se lancent dans une quête d’authenticité au sein de leurs héritages, au beau milieu d’un monde qu’ils souhaitent reconstruire. Leurs présences plus quotidiennes et les mots des premiers instants laissent progressivement place à la poésie des corps.  Le temps des fruits est l’aboutissement d’une recherche sur ce que constitue notre héritage humain : nos lacunes intimes et collectives, la transmission des savoirs, les millénaires de conquêtes, de découvertes, d’angoisses et de stéréotypes.

Cette première pièce leur a valu l’obtention du Prix Culture de LOJIQ (2019), remis dans le cadre du Gala 35 ans d’échanges et de mobilité jeunesse entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et le Québec, pour souligner l’excellence de leur projet parmi ceux réalisés depuis les dix dernières années sur ce territoire. Suite à la webdiffusion de cette pièce à Tangente (2021), celle-ci a fait fièrement partie des Sélections Nationales 2022 et 2023 de RIDEAU, et y a été présentée en intégrale. Depuis, _Le temps des fruits_ tourne sporadiquement (en Abitibi en 2022, ainsi qu’à Trois-Rivières et Montréal en 2024).

Leur deuxième création,  L du Déluge , une pièce épique pour une femme et un choeur, a été présentée à La Chapelle Scènes Contemporaines (2022). Le fil de l’histoire est Ariane, brisée par l’expulsion de son amour hors de la cité-État. On assiste à une épopée de reconstruction d’Ariane qui se purge et s’affranchit du monde monstrueux qui tente de l’aspirer. C’est grâce à cette pièce que Gabriel Léger-Savard et Marilyn Daoust ont notamment été lauréat.es d’une résidence en nouvelles pratiques artistiques (2022, CAM, La Chapelle Scènes Contemporaines et REPAIRE). Cette pièce, incarnée par 12 interprètes et portée par 16 collaborateurs, a reçu d’éloquentes critiques.

Artistes en accueil “de luxe” au Théâtre Aux Écuries (2023-2025), Marilyn et Gabriel ont le privilège d’y présenter leur troisième création conjointe, Entre nous sommes pris entre nous. La toute première étape de recherche fait l’objet d’une résidence d’un mois à l’été 2023 au CSC – Centro per la Scena Contemporanea (Bassano del Grappa, Italie) et d’un mois à Circuit-Est Centre Chorégraphique (Montréal).

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Humeurs de Veuve — Théâtre des Trompes

La Veuve Manchée est prisonnière de sa robe de bois, de laquelle ne sort que sa tête. À la mort de son mari, le Père Beaumont, les bras lui sont tombés. Elle ne peut plus répondre aux rôles qu’on lui impose – ceux de mère, de sœur, d’amante.

Aux funérailles, elle raconte des histoires de famille dans un discours-fleuve. Parents et ami·e·s sont invité·e·s à y assister et à se laisser porter à travers les souvenirs et les désirs de la Veuve – du commérage de quartier à l’entretien de la maison, en passant par les rêveries dans la piscine où elle flotte pour oublier. Ça ne finira pas.


CRÉDITS

Texte Hervé Bouchard | Adaptation Charlotte Moffet et Charlotte Gagné-Dumais | Mise en scène Charlotte Gagné-Dumais | Distribution Marilyn Perreault | Conseil dramaturgique Charlotte Moffet | Assistance à la mise en scène Jacinthe Nepveu | Conception vidéo Antoine Amnotte-Dupuis | Conception sonore Jo* Vignola | Scénographie Noémi Paquette | Production Théâtre des Trompes 


LE THÉÂTRE DES TROMPES

Fondée en 2015 par Laurence A. Clavet et Charlotte Gagné-Dumais, la compagnie de création se dote d’ores et déjà d’un mandat féministe, une valeur fondamentale à sa démarche. Le Théâtre des Trompes s’engage alors à créer, produire et diffuser des spectacles de théâtre non seulement féministe (dans le choix des matériaux travaillés et la composition des équipes), mais également novateur. La démarche du Théâtre des Trompes se pense à travers le concept de l’hybridité — entre les médias ; entre la présence scénique et filmique de l’interprète; entre l’intellectualisation et l’instinct ; entre la théorie et la pratique ; entre le théâtre et la performance. La compagnie propose ainsi un travail fondamentalement intermédial qui explore  les effets que les médias peuvent produire les uns sur les autres. Cette recherche d’un théâtre capable de fédérer les autres arts à sa médiation tient du parcours hors norme des personnes qui composent actuellement la compagnie (Antoine Amnotte-Dupuis, Charlotte Moffet), et qui sont issues des milieux universitaire et/ou cinématographique et/ou littéraire. Les créations scéniques du Théâtre des Trompes sont nourries à même un champ de compétences variées : conception sonore, cinéma expérimental, prise de vue, montage, direction du jeu d’acteur, création et accompagnement littéraire, etc.

Ainsi en résulte un dialogue entre les artistes et les personnes qui réfléchissent l’art. Les Trompes arriment de cette façon à leur parcours artistique une démarche en recherche-création, dans l’idée de faire contribuer les échanges entre la théorie et la pratique à la définition d’objectifs esthétiques en constante évolution. Le travail de l’audiovisuel devient alors un outil pour comprendre comment les différents codes médiatiques (cinéma et théâtre) peuvent soutenir la création intermédiale, et, par ces interactions, peuvent mettre en place une approche novatrice du spectacle. L’angle vidéoscénique qu’adopte le Théâtre des Trompes pour envisager la présence des médias sur la scène témoigne d’un héritage doublement inspiré des traditions du cinéma et du théâtre. L’écriture médiaturgique, et plus particulièrement la question de la co-présence des interprètes, à la fois sur scène et à l’écran, sont centrales à la démarche des Trompes, qui croient fermement qu’un terreau fertile de réflexion et de création repose dans cet espace tiers entre présence immédiate et présence médiatisée. Jusqu’à présent, le Théâtre des Trompes a créé les spectacles Détrompe-toi (2016), Poupées de Chiffon (2016) Persona (2017), REP (2018) et Cabaret Neiges noires (2019). Enfin, Plein tube (2021), est la première étape d’un cycle de travail sur l’œuvre de l’auteur Hervé Bouchard qui se poursuit grâce au Théâtre Aux Écuries.

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Croyez-vous aux fées ? — Les tables tournantes

Dans Croyez-vous aux fées ? , on suit le jeune Peter, âgé de six ans, principal suspect dans une affaire de féminicide. La pièce nous plonge dans son interrogatoire, où il s’évade fréquemment dans des divagations imaginaires. L’identité de la victime, qu’il décrit tour à tour comme sa sœur, sa mère, sa nounou ou sa marraine, reste floue. La vérité se métamorphose à chaque instant, aussi fluide que sa respiration. Seul point d’ancrage : l’assurance que la défunte était une fée.

La pièce trouve son inspiration principale dans l’univers de Peter Pan, mais également dans Oliver Twist, Sherlock Holmes, Dr. Jekyll et Mr. Hyde, le mythe de Pan, ainsi que dans les contes de fées classiques. Elle puise dans une multitude de récits occidentaux pour aborder les thèmes du fantasme, du féminicide et de l’éducation masculine.


Texte Joanie Fortin et Iris Richert | Mise en scène Iris Richert | Interprétation Joanie Fortin, Mylène Guay et Gabriela Jovian-Mazon | Scénographie et marionnettes Sophie Deslauriers | Conception lumière Jacinthe Racine | Conception sonore Joanie Fortin


Axe·s de travail abordé·s durant l’accueil : 

DRAMATURGIE
Le titre est tiré du texte original de Peter Pan ou le garçon qui ne voulait pas grandir, de James Matthew Barrie. Au cours de nos recherches sur cette œuvre, notre attention s’est portée sur cette question particulière, et nous avons découvert qu’il s’agissait d’une interrogation idéologique réelle à l’époque de Barrie. En effet, initialement une pièce de théâtre, l’œuvre de l’auteur britannique a été mise en scène (par lui-même) en 1904 et parmi les propositions qu’on pouvait y voir, il y avait un moment où les acteurs s’adressaient directement au public pour poser cette question : « Croyez-vous aux fées? » Un vote à main levée était réalisé, à l’issue duquel la majorité déterminait si la fée Clochette devait survivre ou non.

Si l’on replace cette information dans son contexte socio-politique, on constate que le début du XXe siècle a été marqué par un véritable débat sur l’existence des fées, qui a suscité un intérêt considérable parmi le public et les intellectuels de cette période. Ce débat s’est cristallisé autour de deux positions opposées : celle des « croyants », qui se fondait sur des témoignages de personnes qui prétendaient avoir vu ou communiqué avec des fées, et celle des sceptiques, qui considéraient que cette superstition archaïque avait été supplantée par la science moderne. Ironiquement, Barrie faisait partie du dernier groupe et sa pièce était nulle autre qu’un pied de nez à cette croyance qu’il jugeait être sans fondement réel. En outre, nous avons trouvé encore plus fascinant de découvrir le rapport contradictoire qui reliait l’auteur à son contemporain et ami proche, Sir Arthur Conan Doyle. Celui qui est à l’origine du non moins mythique Sherlock Holmes, le personnage le plus rationnel que la littérature ait pu produire, croyait aux fées.

De ce fait, nous avons eu envie de prendre appui sur ce paradoxe pour traiter de l’opposition entre deux univers, qui sont eux-mêmes ambigus de par leur contexte de création. En s’emparant du personnage de Peter, nous voulons représenter un enfant dont la force de l’imaginaire (qui mène traditionnellement, dans les contes de fées, au merveilleux) l’a poussé à commettre un meurtre. Or, cette action est équivoque si la nature (féérique) de la personne tuée est remise en cause, et si l’existence même du meurtrier (une marionnette) est sujette à interprétation. D’un autre côté, en utilisant la figure de Sherlock Holmes, en revêtant nous-mêmes les habits d’enquêtrices, nous cherchons à mettre en scène notre propre volonté, également ambivalente, de décoder certains mythes qui peuplent notre inconscient collectif, tout en tentant (en tant que marionnettistes) de maintenir l’illusion et de stimuler l’imagination chez le spectateur.

MANIPULATION EN DIRECT DE LA LUMIÈRE
Nous souhaitons nous inspirer du phénomène de l’avènement de l’électricité dans les maisons (environ à la même époque que les œuvres de Barrie et de Conan Doyle) pour représenter la Fée d’une manière désincarnée. Vers la fin du 19e siècle, la « Fée Électricité » est apparue. Elle est décrite comme une force mystérieuse et énigmatique par les « croyants », pour qui l’électricité est un chamboulement nouveau. Nous puiserons donc dans cette association féconde pour créer une scénographie « vivante », c’est-à-dire en faisant en sorte que les composantes électriques du décor (lumière et machines de toutes sortes) semblent avoir une volonté propre. Tout comme la fée, Pan sera traduit sur scène de façon abstraite. Nous pensons bien sûr au théâtre d’ombres (l’ombre du personnage de Peter Pan est un élément clé dans l’œuvre de Barrie). À l’instar de Hyde dans le roman de Stevenson, Pan sera la part sombre du jeune garçon et nous trouvons fort intéressant de s’emparer de ce personnage hautement amoral. La ligne dramaturgique sous-jacente de ce travail présente grosso modo comment un petit garçon peut être conditionné (par l’imaginaire inculqué par la société patriarcale) à reproduire les schémas d’une masculinité toxique. Pour ce faire, nous voulons représenter un Peter assez jeune (autour de 6 ans), car il est prouvé que c’est vers cet âge que les petits garçons sont confrontés à la violence et doivent prendre position : suis-je une victime (car je me rattache aux valeurs douces de la féminité) ou un bourreau (car je sais me battre comme un homme)?

ESTHÉTIQUE SURRÉALISTE
Notre collectif trouve son expression esthétique la plus puissante dans le surréalisme, explorant le territoire illimité des rêves et de l’absurde. Dans cette optique, marionnettes, décors, costumes et autres éléments scéniques sont utilisés de manière symbolique, pour générer des images percutantes, parfois transgressives, qui résonnent avec l’inconscient collectif. Nous aspirons donc à fusionner des éléments merveilleux, puisés dans l’imaginaire enfantin des contes de fées, avec des motifs grotesques émanant des profondeurs des pulsions et des vices, tels que ceux véhiculés par Pan. En nous appuyant sur les récits avec lesquels nous travaillons, nous cherchons à extraire une multitude de symboles que nous manipulerons et réinterpréterons pour créer une imagerie à la fois saisissante et évocatrice.

Le personnage principal, Peter, prendra vie à travers une marionnette sculptée dans de la mousse viscoélastique, une substance qui offre une remarquable capacité à se mouvoir de manière organique et réaliste, tout en ayant la flexibilité de se contracter jusqu’à devenir une petite boule de la taille d’une orange. Nous explorerons les riches possibilités métaphoriques offertes par cette matière, dotée d’un pouvoir de métamorphose surprenant. De plus, l’apparence que nous imaginons pour notre protagoniste s’inspire des statues de chérubins. En nous inspirant de l’insaisissable Peter Pan créé par J.M. Barrie, nous souhaitons qu’il incarne à la fois la jeunesse et la vieillesse, une temporalité indéfinie. Son aspect, bien que taillé avec minutie et réalisme, possédera une aura d’irréalité. Nous jouerons avec cette dualité en alternant entre le mouvement fluide et l’immobilité, entre la vivacité d’un jeune garçon et la stabilité d’une œuvre d’art.

Les trois marionnettistes qui animeront ce petit être complexe auront également un rôle signifiant. Revêtues de « morphsuits » noirs, ces manipulatrices seront d’abord et avant tout des ombres, des entités sans identité propre servant de passerelle entre le monde réel et l’univers imaginaire. Dans Peter Pan, l’ombre de Peter revêt une symbolique profonde, étant un personnage autonome qui reflète la dualité interne du garçon, balançant entre le désir de demeurer éternellement jeune et le besoin de grandir, de devenir un homme. Nous explorerons la relation entre la marionnette et ses marionnettistes en prenant appui sur ce conflit existentiel. Nous expérimenterons également le jeu entre les vraies ombres qui seront créées sur scène et ces « fausses silhouettes d’ombres », en cherchant des décalages riches entre les deux. Nous sommes particulièrement excitées à l’idée de détourner le costume noir, qui est souvent utilisé en théâtre de marionnettes pour dissimuler les manipulateurs, en apportant à cette tenue une justification dramaturgique.

En plus de leurs costumes sombres, les marionnettistes enfileront régulièrement des « trench coats à la Sherlock Holmes », incarnant ainsi visuellement les trois enquêteurs de notre récit. Ces vêtements seront altérés par des prothèses, leur donnant une stature imposante sous laquelle les porteuses pourront dissimuler leur tête. Quant aux têtes surmontant ces manteaux, elles seront en réalité des cintres évoquant subtilement le personnage du Capitaine Crochet, symbole d’autorité paternelle et du passage du temps dans Peter Pan. À travers ces figures à la fois inquiétantes et absurdes, notre intention est de ramener les inspecteurs à de simples stéréotypes, à l’archétype du héros masculin censé être doté d’une intelligence hors du commun mais qui, dans cette histoire, tourne inlassablement en rond. Ces trois manteaux ambulants offriront un potentiel à la fois clownesque et subversif.

En ce qui concerne la scénographie, nous pensons à une sobriété métonymique : une simple penderie, représentée par une pôle suspendue, ornée de vêtements féminins. Cet espace symbolique s’ouvrirait et se refermerait au gré de l’imagination de Peter, nous entraînant tantôt sur un navire voguant en haute mer, tantôt repliés dans la réalité étriquée du placard.

Les vêtements, évoquant toute une gamme de figures féminines de la mère à la marraine en passant par la voisine, pourront également être portés par les silhouettes sombres, offrant ainsi la possibilité de momentanément incarner la femme décédée, dans l’espoir vain de comprendre qui elle était. À l’antipode des imperméables, ces vêtements tout aussi stéréotypés représenteront à la fois la maternité bienveillante et le côté séducteur traditionnellement associé à la fée. Ils interagiront avec Peter dans une dynamique fluctuant constamment entre l’amour et la haine.


LES TABLES TOURNANTES

Les Tables Tournantes se sont rencontrées au DESS en théâtre de marionnettes contemporain de l’UQAM, en 2019, autour d’une marionnette d’Elvis Presley. Fascinées par les mythes et les icônes, elles ont créé « Graceland », puis « Disgraceland », une épopée surréaliste revisitant les derniers instants du King. La pièce a été présentée en avril 2024 à La Fabrique de Théâtre Insolite des Sages Fous, à Trois-Rivières.

Joanie Fortin, Mylène Guay et Iris Richert aspirent à jouer avec la trame narrative commune de la culture occidentale, en exploitant ses symboles et ses clichés pour les détourner, et en réinventant ses personnages pour les subvertir ou les transfigurer.

Elles sont convaincues que la marionnette se révèle être l’outil parfait pour manipuler les apparences, injecter une dose de merveilleux dans les réalités les plus cyniques, révéler le grotesque tapi au cœur des conventions, éclairer les dynamiques de pouvoir, et naviguer habilement entre les mythes anciens et l’imagerie contemporaine.

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Aguardiente sur glace — La Parcera

Pendant qu’une famille colombienne, dispersée à travers le continent, se réunit pour un mariage à Vancouver, une série de rebondissements et d’imprévus mettra à l’épreuve les liens entre ses membres, qui ne mâchent pas leurs mots. «Aguardiente sur Glace» est une comédie familiale qui explore l’importance de l’amour et du pardon dans un tourbillon d’événements hilarants.


Texte Mariana Tayler | Mise en scène Philippe Racine | Interprétation Marie-Hélène Bélanger et Mariana Tayler | Dramaturgie Jean-Philippe Lehoux | Assistance à la mise en scène Erika Maheu-Chapman | Conception musique Roberto Lopez


Axe·s de travail abordé·s durant l’accueil : 

● Théâtre d’objet
● Musique live
● Multilinguisme
● Conte latino-américain


MARIANA TAYLER

Mariana se distingue en tant qu’autrice, scénariste et comédienne polyglotte, maîtrisant quatre langues. Récipiendaire du concours SARTEC-Radio Canada pour encourager la relève de la diversité, son impact sur la scène artistique ne fait qu’accroitre, notamment avec sa pièce de théâtre «Providencia», qui a inauguré la saison du théâtre Aux Écuries en septembre 2023. Parallèlement, Mariana contribue à l’humour en écrivant des sketches pour le collectif l’Abécédaire, présentés lors de soirées théâtrales.

Son talent s’étend également au monde de la télévision, avec la production d’un pilote pour la web-série «514», co-écrite avec Michel Duchesne et produite par Pixcom à l’automne 2017. Actuellement, elle travaille sur plusieurs projets télévisuels, dont l’adaptation d’un roman en série.

Diplômée en interprétation théâtrale de Concordia, Mariana a parcouru le Canada et les États-Unis avec la compagnie Geordie Productions, notamment dans le rôle-titre de la pièce «Jabber» de 2013 à 2018. Elle a également brillé au Segal Centre avec «The Refugee Hotel» à l’automne 2016 et a participé à la tournée canadienne de «Crème-Glacée», une production du théâtre de la Seizième de Vancouver, en 2018.
À l’été 2023, elle a interprété le rôle de Carnosa dans le succès théâtral «Fausse Balle» de Jean-Philippe Lehoux, mis en scène par Charles Dauphinais et Ariana Pirela Sánchez. Les téléspectateurs auront le plaisir de la retrouver sur le petit écran dans la saison 5 de la série «Léo» au printemps 2024.

Au-delà de sa carrière artistique, Mariana s’engage également en tant que guide et coordinatrice de voyages pour l’agence Alyra Expéditions. Elle organise et accompagne des voyages humanitaires et culturels à travers le monde, offrant aux adolescents québécois l’opportunité de devenir des voyageurs responsables.

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Takutauat 300 sommets — Production AUEN

Qu’est-ce qu’un sommet, et comment celui-ci peut-il s’incarner dans le corps?
La montagne, le sommet, est le lien sacré entre la terre et le ciel. Elle nous donne une vue d’ensemble sur le territoire mais aussi nous imprègne d’une connaissance ancestrale sur notre relation avec notre environnement: l’importance d’écouter les minéraux et leurs récits, le passage de l’humain mais aussi de l’animal, le passage du rêve.


Dans le cadre de sa sortie de résidence, Takutauat, Production AUEN présentera une performance collective qui consiste à mettre en relation des duos performatifs qui, selon leurs affinités et préoccupations autour du thème du sommet, proposeront leur propre interprétation du sommet. Cette vision naîtra souvent de rencontres improbables et sera accompagnée tout au long du processus. Bien que chaque duo agisse comme une entité autonome, la relation qui les unit contribuera à la création d’une cartographie du territoire transcendant les lignes et frontières héritées du système colonial.

Soleil Launière et Aroussen Gros Louis

Soleil se concentrera sur les montagnes du territoire traditionnel Innu. Elle fabriquera son régalia de la danse clochette, une danse de guérison, selon un enseignement transmis par l’artiste Aroussen. Au sommet des montagnes, il y aura une performance sur la guérison du territoire. Chaque performance fera l’objet d’une captation vidéo. Nous tenterons différentes approches vidéo avec ce duo.

Ayumi Goto et Catherine Boivin

En septembre dernier, Catherine et Soleil se sont croisées sur une montagne durant une performance. Alors que Catherine courait, clochette à la main, Soleil roulait les clochettes qui serviront pour le présent projet. La nuit suivante Soleil rêvait à Ayumi, qui était sur les montagnes de ces ancêtres au Japon. Catherine et Ayumi sont des artistes inclassables avec un parcours et une vision unique sur la course.

Patrice Dubois et Rasili Botz

La pratique de Patrice est très inspirante; sa recherche en relation avec le territoire et les rencontres liées à celle-ci sont au coeur des projets qu’il développe avec le Théâtre PàP. Nous avons parlé de cette performance pour la première fois lors de la tournée du spectacle Courir l’Amérique. Entre deux montagnes, il a mentionné la route des ours située derrière chez lui. J’ai tout de suite pensé à Rasili Botz. Pour moi l’ours est très relié à sa pratique et sa manière d’être. Grâce à des caméras de surveillance dispersées dans la montagne, il est possible de suivre les chemins empruntés par les ours au printemps. Ils parcourent des dizaines de kilomètres pour aller se nourrir et laissent des traces de leur passage. En plus de la performance marchée, le duo captera une trace de leur parcours et du passage des ours à travers le dessin et l’écriture.

Alexandre Castonguay et France Trépanier

Alexandre lui examinera les sommets à travers le rêve et sera guidé par France Trépanier Kanien’kéhaka. Commissaire, artiste visuelle et grande exploratrice du rêve, France est la personne parfaite pour accompagner Alexandre dans son processus de reconnection avec les rêves et le guider pour que cette exploration se concrétise dans un espace réel. Soleil a personnellement travaillé sur le projet Dreaming the Land avec France. À travers ce projet, elle a beaucoup rêvé des montagnes. France s’intéresse au concept de double view, le two eyes seeing. Cette vision de la vie veut que nous puissions mettre la vision autochtone et celle des premières nations ensemble.

Avec Soleil Launière et Aroussen Gros-Louis | Ayumi Goto et Catherine Bovin | Patrice Dubois et Rasili Botz | Alexandre Castonguay et France Trépanier 


Axe·s de travail abordé·s durant l’accueil : 

Ce projet fera l’objet d’une longue période de recherche et création mais chaque étape permettra d’emmagasiner un savoir et de capter des images. Nous évaluons actuellement la possibilité de tourner les performances à 360 degrés avec un équipement léger (type GoPro) mais chaque duo sera mis à contribution tant au niveau formel qu’au niveau des intentions artistiques.

Quelques mots de l’artiste Soleil Launière:
Lee Miracle écrit : the sound never leaves the stone. C’est avec cette prémisse que j’entre dans l’exploration des montagnes et des sommets, par l’entremise de corps différents en relation avec leurs propres cimes distinctes. Cette idée m’habite depuis plus d’un an maintenant et elle se concrétise tous les jours. Ma vision de cette performance collective est de mettre en relation des duos performatifs qui, selon leurs affinités et préoccupations sur le thème du sommet, proposeront leur vision propre du sommet, née d’une rencontre souvent improbable, accompagnée par moi. Si chaque duo agit comme une entité autonome, la relation qui les relie entre eux permettra de créer une cartographie du territoire qui dépasse les lignes et frontières héritées du système colonial.


Production AUEN

Production AUEN a pour mission la création et la production de performances artistiques s’inspirant du théâtre physique, de la danse contemporaine, du chant traditionnel et contemporain. Dirigée par l’artiste multidisciplinaire, Soleil Launière, oiginaire de Mashteuiatsh, la compagnie conçoit des spectacles alliant le chant, le mouvement et le théâtre tout en passant par l’art performance.

Depuis 2020, Production AUEN a produit les spectacles de Soleil Launière : Sheutamu (MAI), Meshtitau (FTA), Akuaunissitaku (Centre de diffusion création de Gaspé et CNA), Shikuasniss (Initiative 123 – St-Mathieu-du-Lac et Furies), Akuteu (Prospero, FIL, CTDA) et Aianishkat (Agora de la danse). Soleil Launière crée et produit ses performances depuis de nombreuses années. Elle est reconnue par ses pairs et se produit sur différentes scènes du Québec. Son passage à l’École nationale de théâtre du Canada à titre de résidente lui a permis de développer un réseau de contacts en plus de faire connaître son travail pour la communauté théâtrale. Elle est invitée dans différents théâtres et structures de diffusion (CTDA, MAI, Usine C, FTA, Furies, Prospero, FIL, etc.).

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Bourdon — Collectif Tôle

Bourdon est une œuvre multidisciplinaire collaborative, faite d’une rencontre des univers de la Grosse Affaire, du collectif Tôle, et qui traite de la violence des choses qui nous veulent du bien. 


Idéation et production Collectif Tôle | Co-création Collectif Tôle et Grosse Affaire Avec Marie-Ève Groulx, Maxime Brillon, Carl Matthieu Neher, Charlyne Roux, Victor Choinière Champigny, Étienne La Frenière Direction de production Marjorie Gauvin


Axe·s de travail abordé·s durant l’accueil : 

Bourdon prend comme point de départ méthodologique une suite de règles auto-administrées. Au fil des explorations de l’essaim (le groupe de création), l’idée est de raffiner ces règles pour arriver à structurer une méthode qui pourra ensuite être offerte à d’autres créateur·trice·s qui voudraient traiter du même sujet. Comme nous œuvrons dans le domaine du spectacle vivant, notre résultat sera fort probablement vivant, mais les règles peuvent être appliquées à des films, des expositions, un repas cinq services, en autant qu’il y ait un moment où l’on convie des personnes à venir faire l’expérience de l’œuvre.


Collectif Tôle

Fondé par Marie-Ève Groulx (metteure en scène), Carl Matthieu Neher (pianiste-compositeur), Renaud Jobin-Delaquis (artiste visuel) et Maxime Brillon (dramaturge), Tôle crée des spectacles d’art vivant en cultivant une méthode de travail horizontale et une dramaturgie interdisciplinaire. Tôle est « polystique », iel se déploie en largeur, comme une algue, pour se régaler du suc surnaturel de ses recherches et offrir au public tout le sérieux qui accompagne la joie de créer ensemble des univers trafiqués. Depuis plus de 5 ans, Tôle a créé et produit : _Big Mack_ (OFFTA 2018), Bébés Fontaine (Phénoména 2019, Mois Multi 2020), Nous irons cirer nos canons numériques dans un sweatshop portugais (Écuries 2019), Awards : un tragédie pour orgue, batterie et beaucoup de personnes_ (Usine C 2021), Têtard tout au plus, un spectacle multiforme mélangeant poésie, jeu-vidéo et théâtre (Bandcamp 2021, Mois Multi 2022-2023, OFFTA 2023) et Tony vend des billets, une comédie pour guichetiers et leurs imprimantes chantantes, présenté aux 5 à 7 du Théâtre Duceppe en mars 2023. À l’automne 2023, Tôle crée le concert multidisciplinaire, La grange, du compositeur Félix-Antoine Coutu, un concert augmenté pour instruments inventés en partenariat avec le Vivier et l’Ensemble Paramirabo. En tant qu’artiste en résidence du Prospero, le Collectif Tôle travaille actuellement sur une nouvelle création, où iel se transpose dans un univers post-électrique. Entre-temps, Tôle fait aussi des jams dans des scieries abandonnées et des maisons d’architectes.

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Aukkauti — AAQSIIQ

À VENIR


CRÉDITS

Co-directors Akinisie Sivuarapik, Olivia Thomassie, Lisa Koperqualuk | Authors Lisa Koperqualuk, Adamie Kalingo, Daniel Gadbois Kudluk | Artistic & production committee Akinisie Sivuarapik, Sylvia Watt Cloutier, Miali Buscemi, Malaya Chapman, Olivia Thomassie, Gabriel Leger-Savard | Actors  John Louis Iqiquq, Daniel Gadbois Kudluk, Aalacie Sivuarapik, Lucy Aupalu Qalingo, others to be confirmed | Inuktitut advisor Minnie Amidlak | Project agent Olivia Thomassie | Sound design Antoine Bédard + Akinisie Sivuarapik, Susie Tukai, Sarah Sala | Costumes Eva Saunders, Sarah Surusila | Set, props designs to be determined | Artistic advisor Mattiusi Iyaituk


Axe·s de travail abordé·s durant l’accueil : 

  • Interprétation des personnages plus en profondeur ainsi que début de mise en scène. Mesures pour le design de costumes. Travail de sons, éclairage etc.

AAQSIIQ

La pratique du théâtre au Nunavik vient d’un réel désir des Nunavimmiut.
Au milieu des années 2000, l’Institut culturel Avataq a organisé une vaste consultation appelée Inuktituurniup Saturtaugasuarninga (I.S.) dans tous les villages du Nunavik. Dirigée par Zebedee Nungak, Adamie Kalingo, Moses Novalinga et Ida Saunders, cette consultation portait sur la situation de l’inuktitut et proposait des solutions pour promouvoir son utilisation et sa revitalisation. Une des recommandations du rapport final, Illirijavut, visait à ce qu’Avataq développe une pratique du théâtre en inuktitut. Le théâtre a été ciblé comme champ artistique en raison de sa force au niveau de la langue et de sa forme vivante qui facilite les échanges. De là, Avataq lança le premier atelier de théâtre en 2009, rassemblant des participants-es de partout au Nunavik. Un groupe mixte et intergénérationnel d’artistes inuits-es a été invité à se rassembler avec le mandat de déterminer la tangente artistique du projet. Le groupe s’est entendu sur l’importance de bâtir un répertoire théâtral, basé sur les mythes et histoires propres au Nunavik (cosmologie des légendes, histoires fondatrices). Les membres ont consulté des références portant sur des légendes du territoire et ont procédé à une sélection concertée de divers récits à écrire et produire en pièce de théâtre. Depuis le début du projet, les ateliers et la création de spectacles visent ainsi à transmettre la culture et la langue inuite, de contribuer à la santé personnelle et sociale des communautés et d’encourager l’art et la création.

‍Avataq a assuré la coordination et l’administration du projet théâtre durant dix ans et c’est sur ces bases qu’Adamie Kalingo, Lisa Koperqualuk, Etua Snowball et Gérald McKenzie (tous impliqués de façons différentes à l’essor de cette pratique artistique dans la région) se sont rassemblés à titre d’administrateurs-fondateurs et ont décidé de mettre sur pied (d’un commun accord avec Avataq) une institution capable de devenir le véhicule théâtral des Inuits du Nunavik. En 2019, la compagnie de théâtre Aasiq s’est ainsi enregistrée à titre d’OBNL.

C’est suite à un large sondage effectué parmi les Nunavimmiut que le nom Aaqsiiq a été choisi. Aaqsiiq signifie « AU JEU », ce terme est utilisé pour lancer un jeu où les participants doivent essayer de ne pas rire.
Bien que notre organisme soit tout récemment fondé, nous bénéficions d’une expérience de 10 ans sur le terrain. Nous avons réalisé de multiples ateliers de théâtre, élaboré plusieurs partenariats avec les institutions régionales et assuré une saine gestion de budgets de plusieurs centaines de milliers de dollars. Nous avons travaillé trois pièces de théâtre (dont une a été jouée une douzaine de fois), produit un radio-théâtre en quatre épisodes, et donné des ateliers dans plusieurs écoles et maisons des jeunes au Nunavik. Nous sommes donc bien au fait de la logistique propre au contexte de ces communautés.

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How to save a dear friend — Face de Râ

How to save a dear friend est un duo entre une interprète et un concepteur sonore alliant théâtre, mouvement, son et magie. Inspirée d’une amitié de longue date, cette pièce retrace la généalogie de la violence qu’ont tournée contre eux-mêmes trois personnes. À partir de séquences de mouvements tirés de gestes idyosynchrasiques et d’un corps noué, Mireille laisse la parole traverser son corps et voguer par association libre entre récits de vie, récits historiques, paroles féministes et décoloniales.


CRÉDITS

Autrice, co-metteuse en scène, inteprète Mireille Selwanes Tawfik | Co-metteuse en scène Morena Prats | Dramaturge Yohayna Hernández | Chorégraphe Fabien Piché | Lumières Chantal Labonté | Scénographie et costumes Marie-Ève Fortier


Axe·s de travail abordé·s durant l’accueil : 

  • Parole, mouvement, son, magie, théâtre interdisciplinaire
  • Amitié, santé mentale, violence

FACE DE RÂ

Face de Râ vise à créer des œuvres théâtrales et/ou médiatiques au diapason des réalités contemporaines. La compagnie adhère à une approche féministe intersectionnelle qui prend en considération les différentes formes d’oppression et de discrimination.

La compagnie met en place des espaces pour accueillir des paroles peu entendues et peu écoutées. C’est par son engagement situé, un intérêt pour la médiation culturelle et une approche documentaire que Face de Râ rejoint des populations marginalisées ou vulnérables.

La compagnie s’entoure d’artistes d’horizons divers – d’une pluralité d’origines ethnoculturelles, issu.e.s de la diversité de genre et de la neurodiversité, entre autres – pour donner corps à sa vision humaniste et novatrice, qui vise à approfondir la relation avec des publics diversifiés.

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Comme deux frères — Bazou Compagnie

Ce texte de Maryse Condé nous raconte l’histoire de deux amis d’enfance, Grégoire et Jeff, la trentaine, qui après un nouveau mauvais coup qui a mal tourné – un homme est mort d’une balle tirée par Grégoire – se retrouvent en prison, à la veille de leur procès. Ce qui se joue dans ce huis clos c’est la mise à l’épreuve des liens d’enfance et d’amitiés : Jeff qui a toujours endossé les fautes et les erreurs de Grégoire, acceptera t-il de prendre sur lui, cette fois-ci, le crime de son ami, de son frère ? Plus encore que le crime, ce que Grégoire demande à Jeff c’est de le décharger de la culpabilité qui accompagne son geste fatal. Ce « transfert » est-il possible ? Si oui, à quel prix ?

Par le biais de ces deux jeunes paumés, l’auteur à pour ambition de dresser un réquisitoire de la société guadeloupéenne, de ses absurdités politiques, judiciaires, éducatives et familiales. Jeff et Grégoire sont les rebuts d’un système qui a échoué et qui ne laisse rien à sa jeunesse : ni espoir, ni illusion, ni rêve. Rien que la culpabilité et les désirs obscurs à négocier.

Note de José Pliya, adaptation dramaturgique


CRÉDITS

Texte de Marise Condé | Adaptation dramaturgique José Pliya | Co-création Miracson Saint-val et Staloff Tropfort | Assistant à la mise en scène Ketsia Vaïnadine Alphonse


Axe·s de travail abordé·s durant l’accueil : 

  • Au départ il y avait simplement une question. Quand un individu, homme ou femme, a passé une trentaine d’années de son existence enroulée dans une violence sans fin, continuellement alimenté par les inégalités, comment cet individu résiste et survit à cette violence ?
    De plus en plus cette interrogation prenait une tournure beaucoup plus intime pour nous, artistes venant d’Haïti et qui avons habité les quartiers populaires pendant au moins 30 ans de notre existence. Quels mécanismes ont été mis en place et intériorisés qui nous ont servis d’abri ou de refuge face à ce système cannibale qui détruit toute une jeunesse ?
  • Cette création est une possibilité d’explorer ces questions à travers nos corps. Aujourd’hui avec du recul, nous entamons un voyage intérieur à travers nos expériences, nos vécus, nos zones d’ombres, nos points de lumière. Jusqu’à tisser une partition corporelle qui témoigne de comment on a résisté face à cette violence.

BAZOU COMPAGNIE

Cie BAZOU, en hommage à BAZOU MENNEN, Loa du vodou haïtien, s’engage à créer un espace théâtral universel dédié à la décolonisation en explorant les thèmes de la mémoire, de la résistance, de la tolérance et du respect des droits individuels. Souhaitant créer des expériences artistiques qui transcendent les frontières culturelles, la compagnie s’entoure d’artistes-chercheurs qui s’intéressent autant à la recherche qu’à la production et à la formation.
Cie BAZOU, fondée en 2015 par Ketsia Vaïnadine Alphonse et Miracson Saint-val, deux artistes haïtiens qui partagent un engagement fort pour l’histoire d’Haïti, la résistance face à l’oppression, la liberté, etc. Ils ont commencé à travailler ensemble autour du projet «SANG BRIDES», texte de Ketsia Vaïnadine Alphonse abordant la dictature des «Duvalier» en Haïti, de 1957 à 1986.
Cette première création a été le point de départ d’une série de projets passionnants, témoignant de la complicité artistique entre eux, parmi lesquelles :
«DEVOSYON» (2020) : une création pluridisciplinaire explorant les thèmes «Vodou et de la Négritude».
«IN MEMORIAM» (2019) : Texte de Jean-René Lemoine commémorant le séisme du 12 janvier 2010.
«CHEMINS DE FER» (2017-2018) : un texte de Julien Mabiala Bissila.
«ABATTOIR» (2016-2017) : abordant la problématique des enfants impliqués dans des gangs armés en Haïti.

En 2021, la compagnie a décidé d’entreprendre un projet de recherche-création sur le thème Vodou et droits humains. Le résultat de ce travail fut la production d’un album de musique de 16 titres en collaboration avec environ une dizaine d’artistes. L’album porte également le nom du projet «LIMINASYON»

En 2023, Ketsia et Miracson se sont installés à Montréal. À la fin de cette même année, ils ont procédé à l’enregistrement officiel de la compagnie auprès du Registraire des entreprises du Québec. De sa création en 2015 à nos jours, la Cie BAZOU continue d’explorer les questions de mémoire, de décolonisation et de résistance.

 

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