« Le texte de Théâtre décomposé comportant presque vingt monologues et dialogues de l’absurde est écrit par Matei Visniec, l’écrivain roumain.
Ce projet est la mise en scène d’une composition de cinq ou six monologues de ce texte que j’ai choisis pendant la pandémie. Les thèmes traités par ces monologues sont entre autres la solitude, l’individualisme, le regard des autres, le sentiment d’exclusion.
Pour réaliser ce projet, une recherche sur d’autres écritures de Visniec est faite au départ et ensuite, une relecture de ses textes ayant les mêmes personnages que Théâtre décomposé, ou ayant les mêmes thèmes, est effectuée pour trouver des pistes de mise en scène.
Mes collaboratrices et moi, nous avons fait également des séances d’exploration précédemment pour trouver les images scéniques nous aidant à mettre en scène ce texte du théâtre de l’absurde.
Parmi les trois représentations prévues pour ce projet avec la permission de l’auteur, il y en a une en persan, une en persan et en français, et une autre complètement en français. C’est à moi de traduire également ces monologues en persan. Le but est de mélanger les deux langues pendant une représentation et faire résonner les phrases, les mots, les consonnes et les voyelles d’une autre langue. »
Auteur Matei Visniec | Traduction en persan Amineh Sharifi | Metteure en scène Amineh Sharifi | Conseillère dramaturgique Lorena Teran | Idéation et exploration initiale Ester França, Amineh Sharifi, Lorena Teran | Interprètes Amineh Sharifi, Lorena Teran, Ester França | Musique Barmaan Mansouri
Axe·s de travail abordé·s durant l’accueil :
- Raconter l’histoire en trouvant l’équilibre entre les mots et les images
- Utiliser le moins d’objets possibles pour la scénographie
- Profiter de la musique live comme un autre élément scénique
AMINEH SHARIFI
Née et grandie en Iran, c’était le doublage qui m’a reliée au théâtre. C’était vers la fin de mes études en génie informatique que j’ai commencé à travailler comme narratrice en 2001. Après avoir passé un test de voix en 2006 à l’Association des jeunes artistes de doublage à Téhéran, j’ai suivi une formation en doublage et des stages pour ensuite travailler en tant qu’artiste de voix hors champ, le doublage et la publicité. L’immigration au Canada en 2010 m’a guidé vers le travail à l’interprétation radiophonique. Jusqu’à 2015, j’ai écrit et interprété un personnage fictif qui racontait ses journées à Téhéran. C’était un petit item de cinq minutes dans un programme d’une station radiophonique à Prague qui diffusait en Iran. Pendant ce temps, j’ai fait des mis en lecture, et des performances en persan. De 2017 au 2022, j’ai travaillé plutôt en éducation et en pédagogie dans les écoles secondaires montréalaises. À partir de l’été 2022, je me suis plongée dans le milieu théâtral francophone en espérant de profiter de mes expériences artistiques même si c’était dans une autre langue. Depuis, j’ai participé aux différents projets artistiques, j’ai suivi des ateliers d’écriture dramatique et j’ai eu l’opportunité de faire un stage à la Maison Théâtre.
Ce projet est mon premier projet complètement en français et me permet de me retrouver dans une autre langue.
LORENA TERAN
Je suis entrée au monde du théâtre à l’âge de 14 ans. D’abord comédienne, je me suis formée à la troupe indépendante Mandala Teatro en Acción depuis 2004, en Colombie. Pendant des années de travail ininterrompu au sein et hors de la troupe (de 2006 à 2019), j’ai consacré mon temps à l’interprétation (en danse et en théâtre), à la pédagogie, à la recherche-création, à la mise en scène, un peu à la traduction, ainsi qu’à la gestion culturelle et à la production. J’ai cultivé un territoire de recherche collective et personnelle sur l’art de l’interprétation. Diplômée en langues et philologie avec spécialité en allemand, j’ai pu essayer des façons d’enquêter provenant d’autres disciplines. Au cours de ma démarche, j’ai reçu le soutien des institutions culturelles colombiennes pour développer des projets de création et de recherche à plusieurs reprises. Le laboratoire de danse expérimentale, que je guide à distance en collaboration avec le Collectif Tanz, en est l’exemple le plus récent (cette année se déroule la 4e version). En 2020, un artiste visuel et moi-même avons créé ianus, une équipe indisciplinée qui fait de la recherche en art et en création, de la rédaction, de la traduction et de la poésie. En 2021, j’ai découvert l’OAM, et j’ai décidé de plonger dans l’étude de ses fondements et l’apprentissage de l’outil d’analyse qu’elle propose. Actuellement, je fais partie de l’équipe de recherche qui enquête sur « l’archive vivante et la reprise du rôle en mime ». Je continue ma vie artistique principalement à Montréal, en Colombie et un peu en Espagne. Je suis toujours à la recherche de nouvelles approches d’étude des arts de la scène et je me sens particulièrement sensible aux écritures poétiques qui convoquent les autres arts.