Les finissant·e·s en théâtre du Cégep St-Hyacinthe partent en tournée avec leur 3e production ! Ils profiteront de deux jours d’entrée en salle au Théâtre Aux Écuries pour vivre cette expérience pédagogique, à l’extérieur de leur lieu de création. Les représentations ne seront pas publiques.
Dans Ce soir on improvise, on fait semblant d’improviser. Les spectateur·trice·s deviennent complices des interprètes de cette pièce qui déconstruit le rapport entre l’illusion et la réalité en révélant les ficelles du théâtre à travers une histoire de désir, de haine et de jalousie. Le texte, adapté en 1994 par Diane Pavlovic et Claude Poissant, nous amène à Saint-Hyacinthe où une troupe d’interprètes répètent une pièce de Pirandello racontant l’histoire d’une famille italienne typique. Une metteuse en scène tente de garder le contrôle sur le spectacle alors que la troupe ne cesse de remettre son autorité en question.
Prolifique auteur de renommée internationale, Luigi Pirandello (1867-1936) a reçu le prix Nobel de littérature en 1934. Romancier, nouvelliste et dramaturge, il a écrit 43 pièces en 20 ans. Ses textes les plus célèbres évoquent le théâtre dans le théâtre et apportent une réflexion sur le paradoxe et l’absurdité de la vie.
Nicolas Gendron met en scène ce spectacle. Depuis sa formation à l’École de théâtre professionnel du Collège Lionel-Groulx, d’où il ressort avec une bourse d’excellence en 2009, il a pris part à une trentaine de productions théâtrales en tant que comédien, auteur, metteur en scène ou adaptateur. Avec sa compagnie ExLibris, il signe sa première mise en scène en 2014 avec l’adaptation du roman Et au pire, on se mariera, de Sophie Bienvenu, qui connaît un vif succès. C’est avec un grand plaisir que l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe l’accueille pour la première fois en ses murs.
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LE PÈRE
Ch’pas capable de mourir, je les regarde jouer pis ça me donne envie de rire, pas de mourir. Considérez-moi comme déjà mort pis on n’en parle pus.
METTEUSE EN SCÈNE
Non. Vous parlez, vous jouez la scène, vous mourrez après.
LE PÈRE
Parfait. La v’là votre scène. (Il se laisse tomber.) Je suis mort!
Cet événement est passé.
ÉQUIPE DU SPECTACLE
Habilleuses : Laurie Desrochers, Claudelle Dextraze, Lindsay Marbach et Victoire Nativel
Machinistes : Enes Ammar, Thomas Aubut, Sarah Benoit, Félix-Antoine Boileau, Ralph Boissé, Sarah-Maude Boulet, Satiana Boucher Bédard, Laurianne Fecteau Pageau, Justin Lalande, Louis-Philippe Lussier, Jacob Lussier, Félix Lefebvre, Mickaël Paré, Michael Pereira, Heldy Zack Soupraya, Eve Picard et Fabienne Theis
Régie lumières : Clara Bathalon
Régie son : Alexandra Morissette
Régie générale : Karine Massé et Romane Bocquet
Conception du tableau documentaire : Nicolas Gendron, Raphaëlle Guérin et Marie Perna
RESPONSABLES DE L’ENCADREMENT
INTERPRÉTATION
Techniques vocales et diction : Mélissa Dion Des Landes
Mouvement : Gabrielle Bertrand-Lehouillier
Chant : Frédérike Bédard
Accordéon : Michel-Maxime Legault
PRODUCTION
Conception du décor et peinture scénique : Cassandre Châtonnier Conception d’éclairage : Anne-Marie Rodrigue Lecours
Conception d’accessoires et de costumes : Marc-André Coulombe Conception sonore : Simon Bellefleur
Direction de production – Assistance à la mise en scène et régie : Guy Côté Direction technique : Leon Perreault
AIDE À LA RÉALISATION DE CETTE PRODUCTION
Soutien technique : Julien Boisvert et Alexandra Dubé-Girard
Décor : Catherine Fasquelle et Leon Perreault
Coupe : Marielle Parenteau
Costumes : Catherine Lemieux-Boyer et Patsy Boulais
Administration : Anique Bousquet
Captation : Camion Productions camionproductions.org
À venir
À Robert Laurin pour avoir eu la gentillesse de nous prêter son accordéon pour le spectacle.
À tous les étudiants qui ont participé à la réalisation de ce spectacle.
Au personnel des différents services du Cégep de Saint-Hyacinthe ainsi qu’à tous les autres collaborateurs pour leur continuelle et précieuse implication.
Salutations chaleureuses et reconnaissance toute spéciale à la famille Perna, à commencer par Marianna Bonnasoro, Normand Dupasquier, Angel Perna et Domenico Piazza.
Enfin, toute notre gratitude à Diane Pavlovic et Claude Poissant pour leur précieuse confiance.
Bonsoir cher public, où que vous soyez.
Le vrai et le faux, en 2021, ont-ils été vidés de leur sens? Allons-nous oublier, à force de nous distancier, comment entrer en contact avec l’autre? Que se cache-t-il dans le hors-cadre de nos écrans, petits et grands? L’art et le théâtre sont-ils des denrées essentielles pour l’âme, à défaut de remplir l’estomac?
C’est toujours grisant d’entrer en salle de répétition avec mille et une questions, et d’en ressortir avec quelques réponses, mais surtout mille et une autres questions. Et pas les mêmes qu’à la ligne de départ. Pirandello, en son temps, a voulu brasser la cage des codes théâtraux, et depuis, entre la commedia dell’arte, le néoréalisme italien et l’improvisation sportive de la LNI, notre regard s’est habitué à ces explorations « sans filet ». Malgré tout, il émane toujours de cette pièce, du moins à mes yeux, la beauté et la complexité du collectif, le paradoxe artistique mais aussi humain qu’est celui de savoir créer dans la contrainte, et le concept fuyant et plus grand que nature de la liberté. Couvre-feu tant que vous voudrez, mais jamais couvre-flamme! Au passage se profilent les thèmes inusables et insondables de l’honneur, de l’amour, de la jalousie et de la place de l’art dans nos vies. Il y a pires combustibles, vous en conviendrez.
Ce soir, il ne faut donc pas chercher à tout comprendre, car il s’agit bien d’une histoire trouée. Mais comme le disait le poète au chapeau feutré, tout est dans la lumière qu’on y laisse entrer. J’imaginais déjà Ce soir on improvise comme le spectacle des retrouvailles. Mais où que vous soyez, cher public, bondissez avec nous dans l’arène, car la vie vaut toujours la peine d’être réinventée, bousculée et… jouée.
Je n’aurais pas pu espérer mieux, pour ce baptême professoral dans une école de théâtre, que de côtoyer ces jeunes artistes au talent de feu, aux convictions profondes et à la solidarité manifeste, sur scène comme en coulisses. Je les remercie de tout mon cœur de m’avoir fait une place dans leur troupe. Et d’avoir enduré mes métaphores des plus improvisées!
Comment on dit, déjà? MERDA!
« Mesdames et messieurs, le spectacle va enfin commencer… » Nicolas Gendron