FANTASMER NOS MÉTAMORPHOSES
Mot éditorial
Fantasmer nos métamorphoses
L’époque est angoissée, nous le savons
Des fins du monde sont annoncées
d’autres se concrétisent abruptement…
Et maintenant ?
Lucides et conscient.e.s, choisissons le fantasme
Écrivons des pages et des pages de fiction
Créons des espaces étranges et improbables,
Imaginons d’impensables rêves réalistes
Jouons avec notre chair
cette matière fantasque
et métamorphosons-nous
(l’ère du temps suivra)
Devant la friabilité du vivant,
L’utopie peut sembler une arme illusoire
Ridicule, même, devant l’inéluctable.
Mais tout aussi inexorablement,
Nous rêvons ;
Nous fantasmons ;
Nous fabullons ;
Nous sommes cette espèce qui ne cesse de se raconter à elle-même ;
pour échapper à l’évidence sclérosée
pour s’émanciper de lendemains moroses.
L’imagination est-elle en voie d’extinction ?
Inventons une réponse vive à cette question
Abolissons l’aseptisation des envies.
Inventons l’odeur du fushia,
le goût des phéromones
et la texture de l’oxygène.
Épluchons-nous,
retrouvons-nous sans la pelure
pour atteindre les noyaux brûlants
en attendant la prochaine fête (qui sera incendiaire!)
L’imaginaire inscrit dans la lymphe,
les mots comme de l’engrais,
fertilisons de nouvelles pulsions
pour sur-vivre, toujours plus férocement.
pour faire sens (dans le sens de sensation).
Inventons de nouveaux rituels, des débuts inédits,
des histoires dont nous ne sommes pas les héros.
Ce 19e Festival du Jamais Lu
Est un appel à façonner l’intangible, à creuser à la moëlle du désir
S’assumer dadaïstes et imparfaits, instinctifs et charnels.
Les auteurs et autrices de cette nouvelle édition
sont des stimulateurs de chaos
qui cherchent à annihiler le tangible.
Ils convoquent le para-normal, l’invisible
les zombies, l’endettement, le sublime banal.
On vous invite à se retrouver (de l’autre bord)
pas d’tabous
pas d’Wifi
(pas d’Purel).
La langue
dans l’champs d’papayes
le coeur sur une plage nudiste
et l’cerveau en feux de bengale.
Se rêver les sens à l’air
pas d’barrière
pas d’patron
Pour ce 19e Festival du Jamais Lu
Les licornes sont le socle de notre réel inventé
Les limites de l’humain nous embêtent
Il est grand temps de générer de nouveaux vivants
et prendre soin de nos cocos sur le presto !
Votre dévouée et exaltée cellule artistique du Jamais Lu
Olivier Arteau
Fanny Brossard-Charbonneau
Marcelle Dubois