Depuis 2005, BIGICO est un diffuseur spécialisé qui soutient et orchestre le développement du mouvement de la gigue contemporaine. BIGICO rassemble plusieurs visions chorégraphiques assurant la vitalité d’un mouvement en constante mutation. Une gigue d’art, constamment régénérée, sous l’emprise de la recherche, dans un vif esprit de modernisation. BIGICO joue un rôle d’ambassadeur pour faire redécouvrir toute la richesse qui émane de ce fleuron de notre patrimoine. Cette langue des pieds nous appartient encore, une langue commune qui fait courir le bruit de sa pertinence dans la société québécoise d’aujourd’hui.
Du 23 au 27 novembre au Théâtre Aux Écuries aura lieu le lancement officiel de la plateforme de recherche fondamentale de BIGICO avec l’Incubateur. Des espaces de liberté voués à la création, au défrichage de nouveaux territoires chorégraphiques pour la gigue, sans la pression de l’achèvement.
L’Incubateur gigue-flamenco mené par Sarah Bronsard et Jonathan C.Rousseau constituera l’une des cellules principales de création. Jonathan, artiste gigueur qui s’intéresse au travail de création et d’improvisation de la gigue dans toute la complexité qu’offre sa forme la plus épurée afin d’en saisir l’essence même. Sarah, chorégraphe-interprète dont la pratique se développe dans les interstices; que ce soit entre les traditions dansées, les pratiques artistiques ou les individus, s’intéresse à ce qui émerge au creux des rencontres.
L’incubateur gigue-flamenco est tributaire des soirées d’improvisation qui proposent depuis 2018 des rencontres annuelles entre ces deux traditions dansées pour en explorer les similitudes et les contrastes lors de match d’improvisations devant public conçus par Sarah Bronsard et Jonathan C.Rousseau. Par l’aspect percussif et rythmique des pieds, et le fait que le/la danseur(se) est également musicien(ne), la gigue québécoise et le flamenco ont des affinités naturelles. Ces traditions portent cependant de nombreuses différences; lors des rencontres préparatoires en studio tout comme pendant les matchs, les artistes ont constaté la richesse de l’échange. Ainsi, au-delà de conjugaisons rythmiques, le projet a permis la découverte d’une vision de la danse et de la tradition amenant chacun à redéfinir son rapport à sa propre pratique.
Au final, le constat était clair : les échanges préparatoires aux matchs d’improvisation étaient tout aussi enrichissants pour les danseurs et musiciens que le match lui-même. L’incubateur gigue-flamenco prévu à l’automne 2020 cherchera donc à approfondir ce dialogue, autant du point de vue formel qu’autour des valeurs, des histoires, des contextes et des énergies qui sont associés à ces deux pratiques.
Si le travail d’exploration a été principalement mené par Sarah Bronsard et Jonathan C.Rousseau en 2018 et 2019, cette nouvelle édition 2020 invitera tous les artistes participants à partager leur vision et compréhension de leur tradition au cours d’une résidence de recherche, permettant ainsi de faire émerger de nouvelles manières de stimuler la rencontre entre le flamenco et la gigue québécoise.
Cet incubateur se terminera avec la présentation d’un tournoi gigue-flamenco à l’automne 2021. Quatre équipes mixtes, deux demi-finales, une grande finale, l’apothéose !
LES ARTISTES
Sarah Bronsard est une chorégraphe et artiste basée à Montréal. Elle trouve son terrain le plus fertile dans le flamenco et sur la scène de la danse contemporaine, après avoir appris le violon pendant l’enfance, étudié le verre soufflé et les arts numériques en parallèle avec une carrière de peintre. À travers diverses collaborations musicales, robotiques et chorégraphiques, son travail prend racine dans la danse flamenco afin de dialoguer à travers le rythme, l’intensité, le contraste et les codifications. Ses projets ont été présentés au Québec, en Europe (France, Pays de Galles, Italie, Pays-Bas) et en Asie (Japon).
Elle a reçu à plusieurs reprises le précieux soutien du CAC et du CALQ, des «Mécènes Investis pour les Arts» ainsi que le prix de la «Meilleure création originale» du Cirque du Soleil en 2012. Parallèlement à sa pratique chorégraphique, elle est interprète pour la compagnie de gigue contemporaine ZEUGMA et elle a complété en 2019 une thèse de maîtrise en recherche-création au Département de danse de l’UQAM autour des enjeux de l’intercorporeité dans la relation interartistique. À l’hiver 2020, elle fut en résidence au «Tokyo Arts and Space Residency» (Japon) avec le soutien du CALQ, pour initier la recherche-création autour des mousses dans la culture, la spiritualité et l’esthétique japonaise. Elle a également été nommée ambassadrice de l’incubateur de BIGICO au printemps 2020 pour soutenir une future création entre gigue et flamenco « Dans l’écho des racines ». À travers l’expérience du corps, Sarah Bronsard développe des projets chorégraphiques qui abordent les phénomènes macroscopiques et microscopiques qui influencent nos vies, au-delà de nos perceptions quotidiennes. (Crédit Photo : Anne-Marie Baribeau)
Après plusieurs années d’implication au sein du groupe Mackinaw comme danseur, professeur, puis chorégraphe et directeur artistique, c’est dans un esprit d’ouverture et de repositionnement sur sa pratique de la danse que Jonathan C. Rousseau cofonde le groupe La R’voyure en 2011 dans lequel il assure un rôle de coordonnateur, d’interprète et de chorégraphe jusqu’en 2019.
Curieux, il ouvre ses horizons à partir de 2013 en prenant part à plusieurs projets de gigue contemporaine comme interprète (Nancy Gloutnez, Isabelle Boulanger, [ZØGMA], Chloé Bourdages-Roy, Philippe Meunier et Ian Yaworski) et chorégraphe. Avant tout amoureux de la gigue et de tout ce qu’elle peut évoquer, il s’intéresse particulièrement au développement de techniques d’improvisation. (Crédit photo : Valérie Sangin)
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