Les constats d’effondrement du monde tel qu’on le connaît fusent. Les conséquences de la crise écologique s’accumulent. Devant cette conjoncture, devrions-nous retrouver la capacité de nous adapter radicalement ? Des personnes revenues d’un effondrement personnel partagent ce qu’il·elle·s en ont retenu. Inspiré·e·s par l’essai éponyme de Nancy Huston, il·elle·s donnent du sens à leur expérience en consignant effondrement écologique et composition artistique.
Sera-t-il possible de faire pousser un jardin sur scène ? Sans sol ni soleil, le résultat est imprévisible. La tâche pourra se solder par un échec comme par une victoire. L’Espèce Fabulatrice s’exerce à faire germer les débuts, les pensées et les fleurs. Dans quel état sera laissée la vie ?
L’ESPÈCE FABULATRICE
Montage de textes et de témoignages et écriture de plateau Michelle Parent l Conception Marie-Ève Fortier, Andréanne Deschênes, Michelle Parent l Distribution avec des personnes qui ont en commun d’avoir vécu un effondrement | Assistance à la scénographie Camille Walsh | Conseils dramaturgiques Geneviève Gagné | Conseils au mouvement Corinne Crane
Pirater pour voir autrement. Dans un esprit de recherche artistique, Pirata Théâtre compose depuis 12 ans des « portraits de société ». Ces fresques vivantes sont ancrées dans le présent de la représentation et prennent leurs sources dans des matériaux non théâtraux, tels des faits véridiques, des témoignages, des références au réel, ainsi que dans l’inclusion sur scène et dans le processus de création de citoyens·nes et de non acteur·rice·s. Par l’écriture de plateau et le travail de montage, nous cherchons de nouveaux réseaux de sens entre les réalités et entre les êtres, afin de faire émerger les débris invisibles que notre époque sème en nous (pensées intérieures, sensations, angles morts, constats). La scène est une plateforme pour réfléchir à ce qui nous traverse, à ce que l’on subit, à ce que les systèmes déposent en nous, à ce que nos silences endossent, à ce que l’on voudrait changer.
On se souviendra des Bienheureux, qui rassemblait des gens recevant les services du centre de réadaptation en dépendance de Montréal pour parler de la quête de l’euphorie perpétuelle; d’Album de finissants, qui pendant cinq ans a rassemblé ados et acteur·rice·s dans une écriture éclatée et poétique; du Sixième sens, écrit et performé par des personnes ayant un lien intime avec le choc post-traumatique.
Depuis 2019, Pirata Théâtre travaille et diffuse, au Théâtre Aux Écuries, le cycle de la collapsologie. Il s’agit d’un triptyque, de trois spectacles qui abordent l’effondrement du vivant en trois temps : avant (Comment épouser un milliardaire), pendant (100 secondes avant minuit) et après l’effondrement (L’Espèce fabulatrice).
Le spectacle appelle à considérer la place des récits comme moteur principal de l’évolution des sociétés et des individus : le monde d’aujourd’hui est né du mythe du progrès, qui est un récit auquel nous avons tous largement adhéré. Parce que c’est ainsi que nous, humain·e·s, voyons le monde : en l’interprétant, c’est-à-dire en l’inventant, car nous sommes fragiles, nettement plus fragiles que les autres espèces. Reprenant les thèmes de L’Espèce fabulatrice, essai éponyme de Nancy Houston, ce spectacle est une expérience de confrontation entre les récits intérieurs qui nous élèvent et les récits collectifs qui s’effritent. Peut-on bouturer le personnel avec le collectif ? Quelle racine prendra, survivra ?
Le spectacle nous confronte à un exercice de réalité : celui de la difficulté à faire pousser des jardins dans un monde artificiel. L’Espèce fabulatrice nous fait réaliser l’impossibilité d’y parvenir sans se salir les mains et sans anticiper toutes les ramifications souterraines qui surgiront : jardin d’idées, ou jardins de fleurs.
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