Le projet scénique Antifragile ne sera peut-être pas fort et solide mais il servira à profiter des propriétés émergentes des échecs, du désordre et de la casse. L’idée de la résilience est à la mode ; pourtant ce qui nous allume ce n’est pas que, après un choc, les choses reprennent leur formes ou résistent, mais bien que le fait de se briser est souhaitable et bénéfique. C’est ce que défend Nassim Nicholas Taleb dans son essai Antifragile : les bienfaits du désordre. Le contraire de la fragilité c’est peut-être le désordre et… « le désordre est tellement plus gai » (Fifi Brindacier, 1969)
Le bureau de l’APA veut encore travailler sur la diversité des corps, sur la non-standardisation de l’humain. Il·elle·s souhaitent insister sur les gestes désordonnés que le corps atypique et handicapé de Laurence provoque. Il·elle·s ont choisi de mettre en scène un troisième corps (en plus d’elles-mêmes, Laurence et Julie), celui d’une danseuse (Josiane Bernier). En tentant de s’imiter l’une et l’autre, en forçant la comparaison, en mêlant chiffons et guenilles, il se produit quelque chose de raboteux, de non lisse.
Avec Laurence Brunelle-Côté, Julie C. Delorme et Josiane Bernier | Musique John Kameel Farah
Axe·s de travail abordé·s durant l’accueil :
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Il·elle·s sont intéressé·e·s à travailler à partir du vocabulaire subversif du «street art» avec l’artiste Chloé Surprenant.
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Il·elle·s vont travailler avec John Kameel Farah, un pianiste. Son vocabulaire musical tourne autour du bris, de la cassure. Il met côte à côte musiques classiques et électroniques, mélange les époques et les genres. En soi sa musique est «antifragile» puisqu’elle tire profit de ce qui est cassé.
LE BUREAU DE L’APA
Depuis plus de 20 ans, le Bureau de l’APA fabrique des créations artistiques multiformes. Nous nous intéressons à la façon de mettre les choses bout à bout et à faire en sorte que ça marche ensemble. Les projets du Bureau de l’APA se déclinent de manières inattendues selon ce que nous voulons dire, montrer et démontrer. D’un projet à l’autre, nous tentons de demeurer au service d’une intention affranchie des exigences liées au travail disciplinaire puisqu’on ne doit pas se prendre les pieds dans des vases clos. Il faut peut-être partir à la recherche de solutions hors-pistes et laisser tomber les notions de virtuosité et de compétences. Les résultats et les conclusions émergent d’eux-mêmes à force d’improvisation et d’adaptation aux circonstances.
l’APA veut déjouer, défaire et dédire. « Il ne faut pas croire tout ce que l’on pense. »