Vous êtes-vous déjà retrouvé à occuper un emploi dans un domaine pour lequel vous n’étiez pas du tout qualifié ? Ma vie en pénurie parle de l’histoire d’une actrice/serveuse de la relève qui se destinait à une carrière de comédienne internationale, mais qui par la force de la pénurie de main d’œuvre et d’un budget limité, s’est transformée en… suppléante au secondaire. Entre une classe d’ados sur la vyvanse, des confidences de professeures décourageantes, une pénurie de main d’œuvre et un désir de réussir en théâtre, est-ce que l’héroïne réussira à survivre dans la cage aux lions de l’éducation? Cette comédie documentaire et sans filtre vous divertira de A à Z . Une histoire choquante, mais vraie!


Autrice et interprète Joelle Thouin | Interprètes Myriam Pellerin, Kevin Tremblay, Frédéric Desormiers, Marie-Ève Grégoire | Mentor David Laurin 


Axe·s de travail abordé·s durant l’accueil : 

Depuis le début de nos créations, nous avons remarqué que malgré nous, elles avaient une petite tendance documentaire. C’est probablement grâce à notre désir de faire un théâtre qui brise le quatrième mur en s’adressant directement au public et en abordant des thèmes actuels et accessibles. La pièce a d’abord été écrite dans une optique de faire une simple comédie. Mais grâce aux rétroactions positives reçues, nous avons rapidement constaté que notre pièce touchait à des enjeux de société réels qui méritaient d’être étoffés. Nous voulons reproduire la réalité le plus fidèlement possible en traitant de faits vécus. En créant la pièce Ma vie en pénurie, nous voulons valoriser la profession d’enseignant et rendre le style de théâtre documentaire plus accessible et moins moralisateur. Nous voulons apporter des pistes de réflexions sur l’éducation au Québec, mais aussi sur le choix de faire carrière dans les arts. Nous savons que réussir en tant que comédien est tout un défi, puisqu’il s’agit d’un métier prisé et contingenté. Beaucoup d’appelés, peu d’élus et donc aucune pénurie de comédiens. Tandis que la profession d’enseignant, souvent vue comme stable et plus accessible, est en manque criant de personnel dans les écoles. Nous voulons illustrer l’ironie de la chose.

Les répercussions possibles que pourraient avoir ce manque de main d’œuvre qualifiée sur le développement des jeunes restent nébuleuses. Néanmoins, nos recherches nous ont permis de confirmer que la narratrice du spectacle n’est vraiment pas la seule au Québec à s’être retrouvée à enseigner sans aucune qualification légale. Nous trouvons que ça en dit long sur la santé du système d’éducation et nous avons envie d’en parler, sans tomber dans une lourdeur ou du didactisme! Des milliers de professeurs non légalement qualifiés enseignent actuellement partout dans la province. Nous sommes loin d’être des chercheuses, ou des journalistes spécialisées en éducation, mais nos recherches nous ont montré que la pénurie d’enseignants est un problème généralisé et loin d’être isolé. Ma vie en pénurie ne prétend pas apporter des pistes de solution concrète ou politique aux problèmes qui surviennent en milieu scolaire. Nous voulons plutôt les souligner et en faire part au public par le biais de notre pièce à saveur hautement humoristique. Car au départ, le filon de la pièce était celui d’une actrice de la relève qui, voyant son rêve de gloire s’évaporer, se faufilait malgré elle en milieu scolaire. Il ne s’agissait que d’un seul témoignage, mais les faits rapportés dans le spectacle ont tous été vécus par la narratrice.

Nous partons toujours de ce noyau fort, mais nous souhaitons repenser celui-ci en se positionnant davantage sur les failles de l’éducation et sur la place des arts dans les écoles, souvent négligée. Nous avons ajouté une cérébralité à la structure initiale, par des informations documentaires reliées à la précarité dans les arts et au milieu scolaire. Nous souhaitons réussir à toucher le spectateur, de façon émotionnelle et rationnelle. Dans notre version actuelle d’une heure, nous sommes encore à mi-chemin entre le témoignage et des informations dites «moments-documentaires».


LES ASSOCIÉS INC.

Les Associées Inc., formée en 2022, est composée du duo de comédiennes Joëlle Thouin et Myriam Pellerin. Nous nous sommes rencontrées à l’école de théâtre professionnel du Collège Lionel-Groulx et nous avons réalisé que nos affinités théâtrales se ressemblaient de par notre fatigue du grand théâtre niché.

Le premier spectacle, Ma vie en Tindergraphie, présenté au Festival Fringe en 2021 parlait d’une actrice/serveuse de la relève aux prises avec les applications de rencontres en temps de covid. Tandis que le deuxième, Ma vie en pénurie, présenté au même Festival en 2022, parle toujours de cette actrice/ serveuse, mais cette fois-ci aux prises avec un poste de professeure pour lequel elle n’est pas formée. Grâce à ce deuxième spectacle, nous avons mérité 2 prix Frankie,  soit celui de la meilleure comédie donné par le Théâtre de la comédie de Montréal et celui de la meilleure production francophone, décerné par le théâtre Duceppe!

En raison de ces prix ainsi qu’à des critiques positives des revues JEU et Pieuvre, nous nous sommes inscrites au programme gouvernemental Jeunes Volontaires. En effet, cette bourse nous a permis d’étoffer le projet et de se faire mentorer par David Laurin, codirecteur artistique du Théâtre Duceppe. Entretemps, nous avons pu tester du nouveau matériel lors d’un stage au Théâtre de la Comédie de Montréal _en octobre 2022. Aussi, nous venons tout juste de participer au festival Vue sur la relève, le 6 mai dernier, à la Maison de la culture Claude-Léveillée!