Éthienne ne peut pas (ou ne veut pas) s’expliquer ses origines de façon rationnelle. Sa famille est démesurée: comment sa mère a-t-elle pu enfanter, sans le secours des dieux, 57 enfants? Si laids! Si bêtes! Pourquoi est-il le seul à être doué de raison? Il s’agit là, sans contredit, d’un signe de l’au-delà. Mais surtout, il ne peut se satisfaire de ce père mou, à demi bovin. Il doit trouver une raison à ce châtiment. On a sûrement transformé ce père en vache pour une faute commise par un autre membre de la famille… Il doit savoir, il doit trouver une cause toute-puissante pour donner un sens à sa condamnation. Quitte à inventer l’origine de tous ces troubles.
À la manière d’un conte, ce spectacle développe en plusieurs tableaux la relation entre un fils et son père. Théâtre d’objets, ombres, dessins et musique en direct mettent en relief cette histoire abracadabrante.
Ce texte se veut un écho à Léon le nul, coproduit en 2005 avec le Théâtre Bouches Décousues. Éthienne, frère de Léon, personnage central de ce nouveau récit, transporte une autre vision de la famille. Si Léon tentait de s’affranchir de son lien de dépendance à l’égard de sa mère, Éthienne, petit bonhomme en papier carbone et à l’histoire sale, va plutôt tenter, lui, de se débarrasser de son père.
« On se régale de voir se matérialiser, grâce à quelques bouts de papier déchiré, cette histoire complètement débridée, servie par une ingéniosité et une dextérité dans la manipulation qui forcent l’admiration. Ce Petit bonhomme en papier carbone va certainement laisser des traces partout… » Michelle Channonat, reveujeu.org, avril 2014
Crédit photo : Eugène Holtz