Gâcher les négociations politiques en faveur du climat compromet notre dernière chance d’enrayer l’emballement du changement climatique. Ce ne serait pas seulement immoral, ce serait suicidaire
António Guterres, secrétaire général de l’ONU
Ce projet est un point de rencontre entre des gens dont le métier est d’intervenir lors de crises suicidaires et cette vision dure, mais lucide, de notre monde : celle de l’inertie et du sentiment d’impuissance devant les effondrements qui nous guettent. Devant la crise environnementale, pourquoi sommes-nous incapables d’agir?
À coups de démonstrations à livrer dans un temps record de 100 secondes de réelles intervenantes en suicide transmettent leurs expériences et méthodes d’intervention. Comment évaluer la dangerosité d’un passages à l’acte? Désamorcer? Où se situe notre responsabilité? Quelles sont les alternatives ? Que faire du le sentiment d’impuissance? De l’épuisement de l’empathie? De la sensibilité qui, à force, se durcit?
Entremêlant les témoignages des performeurs et performeuses, les méthodes d’intervention en suicide, la lettre de suicide de David Buckel et les poèmes d’Huguette Gaulin, tous deux ayant choisi de s’immoler publiquement pour exprimer leur refus de vivre dans un monde qui, devant l’évidence de la crise écologique, continue de fermer les yeux, 100 secondes avant minuit pose la question du temps qui reste. 100 secondes, est-ce suffisant pour tout saisir? Pour agir?
Caisse de résonance de ce qui paraît imminent, le spectacle s’est écrit pendant le momentum des deux années où il est encore possible d’agir, et devait être présenté à son échéance, en 2020.
La nature nous aura rattrapée. Il sera présenté en 2021. Que restera-t-il de l’apocalypse annoncée lorsqu’elle sera périmée?
Durant cette résidence, nous travaillerons sur la physicalité et la temporalité : comment composer de séquences de 100 secondes en intégrant l’actualité et la « nouvelle normalité » ? Puis, nous reverrons le montage scénique et l’adapterons. Enfin, nous testerons l’autosuffisance avec nos machines… ( pédalier, éoliennes, etc)
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Production : PIRATA THEATRE
Adaptation / montage de textes : Michelle Parent
Texte : Collage de Michelle Parent, à partir de témoignages des performeurs et performeuses, de méthodes d’intervention en suicide, de la lettre de suicide de David Buckel, immolé à NewYork en 2018, et d’extraits de poèmes d’Huguette Gaulin et du dernier rapport du GIEC sur le réchauffement climatique.
Mise en scène : Michelle Parent
Assistance mise en scène et conseils chorégraphiques : Marie-Ève Archambault
Conception artistique : Samuel Thériault, Jean François Boisvenues, Michelle Parent, Marie-Archambault
Distribution : De réel(les) intervenants(es) en suicide et des artistes.
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PIRATA THÉÂTRE
En tissant des liens entres les gens et entre les arts, en piratant l’art et le réel, nous imaginons des portraits impressionnistes de notre époque. Les rencontres inédites dans la création et sur scène avec des présences gravitant en périphérie de la majorité ordinaire fondent notre démarche. À travers l’écriture de l’espace, des corps, du rythme, de la parole, nous cherchons à inventer une dramaturgie de la rencontre vraie et de la résonance et une esthétique interdisciplinaire brouillant les frontières.
Mené par Michelle Parent, qui est aussi la metteure en scène de toutes les productions, Pirata Théâtre fête, cette saison, ses 10 ans d’existence. Pionnier d’une forme de théâtre non-conventionnelle et inclusive, c’est une dizaine de projets qui ont vu le jour en autant d’années. Ceux-ci auront réunis dans la création et sur scène des artistes et plus de 900 non-acteur·trice·s, souvent des gens marginalisés. On se souviendra d’oeuvres marquantes : La Maison avec des jeunes femmes en difficultés; Album de finissants et son choeur d’adolescent·e·s ; Les Bienheureux, spectacle sur la quête de l’euphorie orchestré avec des gens aux prises avec des dépendances ; et en janvier 2020, Le sixième sens, un portrait de nos traumas collectifs a été composés et mis en scène avec des personnes ayant un lien intime avec le choc post-traumatique.